Saviez-vous qu’il était impossible de casser un spaghetti en deux?
Vous avez du temps à perdre et des spaghetti en trop? Allez-y et essayez! Prenez un spaghetti sec et pliez-le jusqu’à ce qu’il craque. Aussi facile que ça puisse paraître, cent contre un que vous n’arriverez pas à le casser en deux, mais que vous vous retrouverez immanquablement avec trois, cinq, sept ou même dix sections brisées. Le prix Nobel et physicien Richard Feynman, qui eut lui aussi un jour un peu temps à perdre et quelques spaghetti en trop, s’est penché pour nous sur ce grand mystère afin d’en découvrir tous les secrets. Il aurait ainsi passé toute une soirée à briser des spaghetti en cherchant l’explication de l’étrange phénomène. Ce sont les Drs Basile Audoly et Sébastien Neukirch qui trouvèrent réponse à la question existentielle des «spag improbables», en filmant tout simplement le comportement de ces fines tiges élastiques lorsque soumises à une forte courbure. Jouant et rejouant ces scènes de destruction massive, les scientifiques ont découvert que des ondes se propageaient à travers la tige des nouilles sèches juste après la première brisure, ce qui, au lieu de faciliter un retour à l’équilibre des deux morceaux restants, en augmentaient le stress au point de déclencher une série de nouvelles ruptures.
L’importance de cette recherche peut sembler nulle à prime abord, mais concrètement, elle répond à de nombreuses autres questions physiques majeures, notamment dans le domaine du Génie Civil, alors que ce modèle pourrait s’appliquer à d’autres matériaux comme la fibre de verre ou les tiges métalliques utilisées sur des structures telles que bâtiments, gratte-ciel ou grands ponts, qu’on souhaiterait plus stables. C’est ainsi que leur recherche sur la pulvérisation du spaghetti fut appuyée par l’Université Pierre et Marie Curie de Paris et les résultats publiés dans la revue Physical Review Letters de l’ American Physical Society.