Saviez-vous que chaque année au Canada, des prêtres réaliseraient environ 4 exorcismes?
Il y a plusieurs étapes à respecter avant d’en arriver à un exorcisme proprement dit et les démarches pour obtenir la permission de le réaliser demande beaucoup de discernement et beaucoup de temps. Dans la majorité des cas, les requêtes sont redirigées vers des psychiatres ou des psychologues ou parfois, quelques prières rapides suffisent pour aider la personne qui se croit possédée par le Mal.
Au Québec, Mgr Martin Veillette (évêque du diocèse de Trois-Rivières) est président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec et il est le seul à pouvoir autoriser un exorcisme sur le territoire de la province selon le rituel établi par l’Église catholique. Monsieur Veillette soutient qu’il n’a accordé qu’un seul exorcisme en 25 ans alors qu’annuellement, de quatre à cinq demandes aboutissent sur son bureau. Il ajoute que ce type de requêtes arrive plutôt par vagues et qu’il y a des périodes où les gens semblent vouloir voir le diable partout.
En avril 2012, l’apparition d’un cas de possession démoniaque en Saskatchewan aurait, pour leur part, incité les responsables d’une l’église locale à envisager la nécessité d’«embaucher» un exorciste au sein de leur communauté. Un mois avant, une femme avait fait appel au prêtre de son église, soutenant que son oncle démontrait des signes de possession par le diable. Arrivé sur place, le prêtre aurait rencontré l’homme, torse nu avec le mot «HELL» taillé sur la poitrine, affalé sur un canapé et tenant sa tête entre ses mains. Lorsque le prêtre serait entré dans la pièce, l’homme se serait entretenu avec lui en utilisant la troisième personne, hurlant d’une voix étrange : «Il est à moi! Sortez d’ici ! »». Le prêtre, qui n’avait jamais rien vu de tel et qui craignait pour sa sécurité et celui de l’homme en question, fut assez consterné par ce qu’il a vu pour appeler la police.
Les responsables de l’église soutiennent qu’aucun exorcisme n’a eu lieu ce jour-là.
De son côté, le prêtre Luc Beaudoin affirme qu’il aurait pratiqué une douzaine d’exorcismes depuis qu’il a été ordonné prêtre en 2006, mais jamais sur des êtres humains. Il soutient que souvent, les gens ouvrent des portes sur le monde des esprits, sans être conscients des dangers que cela implique et il aurait souvent été appelé à assainir des maisons où des cérémonies sombres avaient eu lieu. Il invite aujourd’hui les gens à prendre ce genre de choses au sérieux, notamment lors d’utilisation de planches de type Ouija. Le prêtre soutient avoir été témoin d’esprits hantant des zones où de la violence se serait produite, démontrant leur présence en créant des bruits de pas ou en cognant sur les murs… Il aurait même une fois effectué un exorcisme sur une maison construite sur un ancien cimetière amérindien, affirmant qu’il y avait des choses particulièrement étranges qui se passaient dans cette maison.
Au fil des générations, des exorcismes auraient bel et bien été menés au Canada, mais dans un nombre relativement faible par rapport à d’autres pays où la croyance aux démons est plus répandue. Il a été révélé qu’en Italie, plus de 300 exorcismes officiels auraient été opérés au cours de l’histoire et qu’il est même arrivé que l’Église italienne soit en pénurie d’exorcistes, trop pour satisfaire la demande. Mais, l’exorcisme demeurant toujours un sujet tabou, ses pratiques demeurent toujours top secrètes et il est difficile d’obtenir de vrais chiffres.
Néanmoins, l’archidiocèse d’Ottawa aurait toujours aujourd’hui un exorciste officiel sous la main «au cas où» et on dit que ce dernier aurait réalisé une moyenne de quatre grands exorcismes par an au cours des cinq dernières années au Canada.